Faste & Nervous

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Musique / Depuis la sortie de son premier album éponyme, Nervous Cabaret a fait du chemin. La formation de rock furibard et éclectique, menée par l'impressionnant Elyas Khan, a enchaîné les dates avec boulimie, comme à son habitude. Avant leur première production discographique, leurs dates étaient carrément leur lieu de répétition privilégié. Désormais, le groupe s'est flanqué d'un répertoire gorgé de tubes malades (dont le paroxystique Mel Gibson), et la longue tournée s'est suivie d'un break salvateur pour Elyas Khan. «J'ai passé trois mois à Paris, j'avais besoin de fuir la sphère culturelle et de me retrouver. J'avais trouvé un tout petit studio à cinq euros de l'heure, j'y passais mes journées. Je jouais de la batterie, de la basse, du clavier, je bidouillais sur l'ordinateur, j'ai enregistré des heures et des heures. Ça m'a donné le temps de la réflexion, de savoir ce dont j'avais envie, et même d'améliorer mon propre jeu». Le fruit de ce processus, Drop Drop, est disponible dans les bacs depuis début septembre. Les titres se nourrissent des expériences des dernières années, digèrent savamment leurs influences (de Tom Waits à Animal Collective en passant par Steve Reich et Husker Dü) pour les régurgiter sous la forme d'impressions musicales jusqu'ici inédites. Énergie désespérée, mélancolie agressive, distorsions des canons usuels du rock... Drop Drop est un album immense, d'une richesse infinie, où le timbre vocal si particulier d'Elyas Khan vous transporte dans des contrées sonores rarement visitées. Sur scène, leurs deux albums se fondent en un set puissant, alternent les plages furieuses (où la section cuivres et les percussions vous emmènent en transe) et les instants intimistes avec la même efficacité. Osons le prétendre, manquer leur live est criminel.François CauNervous CabaretAu Sirius, le 1er novembre"Drop Drop" (Naïve)