Compilation / Le Peuple de l'herbe tient à son indépendance, mais n'hésite pas à partager le lit avec tous ceux qui ont des choses à faire entendre dans la musique lyonnaise. C'est ce que prouvent les compilations Dope Beats, d'après leur label Supadope et dont le Volume 2 vient de sortir (on pourra l'acheter après leur concert au stand merchandising). 17 morceaux (plus quatre en bonus téléchargeables sur leur site) aussi divers dans leurs registres qu'homogènes dans leur qualité, avec à parts à peu près égales suspects habituels de la pop, du hip-hop et de l'électro lyonnaises et nouveaux venus qui devraient faire parler d'eux dans les mois à venir. Niveau stars locales, nos félicitations à Scalde dans un registre électro-pop, à Agoria qui s'engouffre dans la deep house, à Asian Z avec leur toujours amusante pop japonaise délurée et à l'excellent Laurent Dratler qui s'acoquine avec Flore pour une sombre relecture de son morceau mythique (enfin, pour son fan-club !) Les Cigarettes. Niveau «on les voit déjà en haut de l'affiche», ça se bouscule au portillon pour le prix d'excellence : Varou Jan ouvre le bal avec un morceau tout en spleen rock, suivi de près par une collaboration fructueuse entre R-Zatz et le rappeur Fisto. Plus tard, on découvre avec ravissement l'électro-pop très berlinoise de The Smagas, et les volutes soul et jazz qui couvrent les machines émouvantes de Disturbing Redrum. Enfin, il fallait du courage pour tenter une énième relecture du Love will tear us apart de Joy Division ; Severin24 et C. Compton ont choisi de l'envelopper dans un coton imbibé de formol, et de le chanter avec une innocence perverse, ce qui débouche sur une certaine idée de la mélancolie contemporaine. On n'a pas cité tous les participants de cette compilation 4 étoiles, mais avec onze noms sur le terrain, on a déjà une bonne équipe de Ligue 1, qui pourrait facilement tenir le choc face à des équipes musicales venues de Glasgow ou de Barcelone...CCDope beats volume 2SupadopePIAS