Le Livre rame

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Mercredi 15 mars 2006

Aides publiques / Dans la famille livre, il y a les parents pauvres de la subvention. La fête du livre de Bron ou les éditeurs indépendants qui ne reçoivent pas un euro de la Ville de Lyon. Il y les structures financées à l'année, comme les bibliothèques ou la Villa Gillet qui reçoit une subvention de fonctionnement de 90 900 euros depuis 2003 et dispose de locaux mis à disposition. Il y a les petites manifestations comme Livres en Région (en automne sur la place Bellecour) qui s'est vu attribuer 8 000 euros en 2005 ou la fête du livre du Figaro Magazine pour qui l'Hôtel de Ville a mis gracieusement ses salons à disposition. L'Espace Pandora, qui s'est vu attribuer 44 000 euros cette année pour l'organisation du Printemps des poètes, (auxquels il faut ajouter 7 500 euros pour le prix Kowalski de la poésie la Ville de Lyon) tire plutôt bien son épingle du jeu. Mais le grand gagnant est de très loin le dernier venu, "Quais du polar". Pour l'organisation de la deuxième édition, les associations, la Villa Gillet et l'Institut Lumière reçoivent un montant global de 177 500 euros d'aides de la Ville. Ce montant représente près de 50% du budget d'une manifestation qui dure trois jours. Cette répartition des aides publiques n'est pas du goût de tous, et notamment pas de celui des éditeurs. Selon Pierre-Jean Balzan, fondateur et directeur de la maison d'éditions La Fosse aux Ours : "la Ville de Lyon ne fait rien pour le livre. Mais elle n'est pas la seule... Elle ne s'occupe que de la lecture publique. Mais certains événements peuvent tout de même laisser songeurs, comme le marché du livre Place Bellecour où l'on trouve tout et n'importe quoi ou l'organisation du salon du livre du Figaro Magazine à Lyon, qui, quoi qu'on en dise, n'est pas neutre. Le seul vrai événement livre, c'est la fête du livre de Bron". Pour Pierre-Jean, ce manque d'intérêt pour le livre s'appuierait sur un constat erroné. "Les services culturels partent du principe qu'il n'y a pas d'éditeurs à Lyon. Pourtant, il y a un vrai tissu éditorial. L'édition locale n'est pas de très bonne qualité mais elle n'est pas mauvaise non plus", conclut-il. Dorotée Aznar