Le Grooove selon Looo
Plateau Rock / Inventeur du "steady big beat", Looo sort un nouvel album chez Vicious Circle où il décline avec brio son enivrant cocktail de styles, qu'il prolonge en live avec un groupe faisant le grand écart entre ragga et rock.Propos recueillis par CC
Tu as démarré dans le punk avant de glisser vers l'électro, pour finalement atterrir dans un grand hybride de genres...LooO : Un cheminement de 20 ans !Est-ce que c'était en réaction aux contraintes de la vie de groupe que tu t'es orienté vers une musique plus solitaire...Quand tu as un groupe et que ça se passe bien, c'est plus facile à assumer que d'être seul. Tu ne t'occupes que de ta petite partie, tu avances plus vite, tu te sens soutenu. Après, quand les choses commencent à merder parce que tu n'as pas de manager, pas de maisons de disque, que les prises de tête à l'intérieur du groupe sont de plus en plus fréquentes, ça se complique. Quand tu travailles seul, tu restes maître de tes idées et de ta destinée, tu es plus malléable, tu prends ta petite bagnole et tu vas où tu veux. J'ai fait les deux, j'ai vu les bons et les mauvais côtés. Mais j'ai tendance à revenir à une formule groupe...Qui consiste en quoi ?Sur les premiers lives, j'avais un bassiste et un clavier, ce qui avait amené du sang neuf aux morceaux. Après un an et demi en solo, j'ai voulu revenir à ce type de formule. Cet été, j'ai rencontré Razabar, au moment où je devais enregistrer quatre nouveaux titres. Il improvise vite, ce qui était idéal car je ne pars jamais avec une idée précise. Ça me laissait le temps de tout rentrer dans les bécanes, de bidouiller et de voir où ça nous menait. On a fait une date au Moulin de Brainans, et sur scène le duo a fonctionné. J'avais aussi un duo de scratchs avec SnooP, les Bobby Foot Scratchers, et je connaissais ses talents de guitariste. Quand l'occasion s'est présentée, je lui ai proposé de faire une douzaine de dates avec nous. Donc on a la base, et maintenant on va pouvoir améliorer les choses.Comment as-tu trié dans la matière musicale que tu manipules pour aboutir aux morceaux de l'album ?Depuis quelque temps, j'ai une vision assez précise de la musique que je veux faire. Au début, quand je me suis lancé dans la production, je faisais du coq-à-l'âne : un morceau drum'n'bass, un morceau techno, un morceau trip-hop... À l'arrivée, c'était trop chaotique pour pouvoir être assemblé. Un jour, j'ai fait un morceau qui ressemblait vraiment à ce que je voulais faire, le deuxième en a découlé, puis le troisième... Ça a donné ce style breakbeat groove avec un peu de ragga. La méthode de construction est assez simple : je démarre d'une ligne de basse, j'y rajoute un rythme, une guitare, un gimmick. J'adore les gimmicks : je veux que les morceaux soient simples, je ne veux pas faire de la "musique de musicien", je veux que ça reste dancefloor et surtout que je puisse la transformer sur scène.LooOPlateau Do the rock thing Place Ambroise CourtoisÀ 22h15