Dehors, la culture !
Spectacles / En plus des Invites, de la Fête de la musique, des derniers feux tirés par Les Intranquilles, et avant le début de Tout l'monde dehors (le 25 juin), il y a un fort goût de plein air dans la culture lyonnaise. "L'art est dans la rue" chantait feu-Diabologum à une époque pas si lointaine que ça ; on rectifiera la chose en disant qu'en ce début d'été, l'art est à oilpé sur les places ou à découvert dans les sites naturels. Comme chaque année, la compagnie Pierre Deloche ira danser Place des Terreaux, pour y présenter sa création 2005 baptisée Ombres portées (le jeudi 16 juin à 19h30). Rituel aussi, le lancement des Nuits de Fourvière au Théâtre Antique, avec cette fameuse création événement autour du Merlin de Tankred Dorst. Pas possible de voir la chose dans les temps pour en faire une véritable critique (ça a commencé mardi, et ça finit jeudi, sauf si les Dieux de la météo viennent contrarier les Dieux arthuriens), mais pas trop tard pour souligner la démesure de la chose. Le texte de Dorst, on le répète, est du genre costaud : intrication présentpassé, dizaines et dizaines de personnages, jeu constant entre l'épique et l'intime, mélange des genres, des langages, des tons... Cette polyphonie-là accouche certes d'une pièce immontable en l'état (ou alors, il faut avoir pris la foudre), mais d'une étrange simplicité, portée par une langue inouïe (au sens propre), entre feuilleton scénique et théâtre contemporain. Jorge Lavelli a travaillé d'arrache-pied à cette première adaptation française de Merlin, et devrait livrer une version d'environ cinq heures (ça peut paraître beaucoup, mais c'est le minimum par rapport au matériau d'origine). Après le marathon des Vainqueurs au TNP, ce sera la deuxième grosse expérience théâtrale de la saison.CCMerlinMercredi 15 et jeudi 16 juin à 21hAux Théâtres Antiques de Fourvière