Une Biennale en formes
Jeune Public / À l'heure des premiers constats, la quinzième édition de la Biennale du Théâtre Jeunes Publics est résolument fidèle à son ambition : proposer un panel varié de créations contemporaines accessibles aux enfants. La diversité des formes est sans doute la grande réussite du festival. On trouve des performances d'acteurs avec Canut toi même ! au Théâtre de la Croix-Rousse, opéra interprété par quarante enfants choristes (amateurs) et mis en musique par le Quatuor Debussy. Un spectacle somme toute bon enfant, où il n'y a de héros que l'Histoire. De belles émotions sont à l'affiche avec Sacré Printemps, crée par le Théâtre Fantastique, ode aux images, gracieux mélange de danse, de théâtre, de musique classique et de vidéo. On abandonne là le sens pour ne retrouver que la surprise et le choc esthétique. Du côté des auteurs et des textes, on croisera ici Shakespeare, là Une demande en Mariage mise en scène par Maurice Yendt, qui parvient à séduire public d'enfants et d'adultes par l'utilisation adéquate d'un comique de gestes, de situations ou de mots toujours à propos. L'enfant est traité en public avant tout, on ne présume pas de ses capacités de compréhension et Tchékhov se prête à toutes les insolences et à tous les publics. Si ce n'est pas l'originalité qui prime à coup sûr, on se saura que trop saluer la rigueur et l'exigence de qualité dans le choix des spectacles de la Biennale. La programmation vise en effet à plonger l'enfant dans le monde du théâtre et à susciter en lui l'émotion qui fera ensuite de lui un spectateur. Cette semaine, avant de clôturer le festival, on pourra découvrir Les étranges mues de Mrs Blues au théâtre de la Croix-Rousse, l'excellent Bouli Miro à la Maison de la Danse ou Histoire Yin, histoire d'un jour à l'IUFM. DA