Le septième, terre d'accueil

Mercredi 4 mai 2005

Analyse / Tandis que le quartier des Pentes se meure, le septième semble être devenu la nouvelle terre d'accueil pour une culture en mal de diffusion. Culture "officielle" et alternative, le septième offre un panorama varié.Dorotée Aznar

Le septième arrondissement est l'un des plus étendu de Lyon. Sa configuration actuelle est récente ; le nouveau découpage date de la fin des années cinquante. Plus de 61 000 habitants peuplaient le septième en 1999, c'est aujourd'hui l'un des arrondissements dont la population croit le plus rapidement. Le septième se compose de deux quartiers très différents : la Guillotière au nord, et Gerland au sud. Le quartier doit notamment sa vitalité aux écoles qui y sont implantées et ont drainé la population estudiantine : les facultés de Lyon 2 et Lyon 3, l'Ecole Normale Supérieure et l'Institut d'Etudes Politiques. Tandis que les Pentes de la Croix-Rousse ont abandonné leur monopole de diffusion, les activités culturelles tendent à se concentrer dans le septième. L'offre est variée : les Musées avec le Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation et le musée africain, le théâtre avec la salle Kantor et la Scène Gerland... La musique, sans doute la mieux dotée, dispose de la Halle Tony Garnier du Ninkasi Kao et de toutes les associations et/ou bars qui diffusent régulièrement des concerts. Comme le confirme David Fisquet de la Boulangerie du Prado : "Désormais la Croix-Rousse c'est ici. Dans le septième, il y a forcément une pièce et un concert tous les soirs ". Quant au cinéma, il devrait bientôt reprendre ses droits dans l'arrondissement. Le Comoedia, qui a fermé ses portes fin 2003, reprendra du service en décembre prochain. Ce lieu emblématique, crée en 1914, proposera désormais l'actualité du cinéma d'art et essai en VO et des films destinés au jeune public. Oui, mais demain ?La concentration d'une population jeune est certes l'un des facteurs explicatifs à l'augmentation de l'offre culturelle dans le septième, mais pas le seul. Des considérations matérielles sont également à prendre en compte. Les loyers sont généralement inférieurs à ceux des premiers et quatrième arrondissements et le quartier a l'avantage d'être bien desservi par les transports en commun. C'est peut-être pourquoi le septième semble être aujourd'hui le nouveau refuge de la culture alternative : la Galerie Tator, L'Atelier, De l'autre Coté du Pont ou La Boulangerie du Prado sont les nouveaux fleurons d'une culture qui cherche d'autres modes de financement que les subventions. Mais déjà, le quartier amorce une mutation. Des opérations immobilières sont lancées, officiellement pour lutter "contre la paupérisation du quartier". " Les entrepreneurs arrivent, notre régie aimerait beaucoup installer un magasin de vêtements à notre place, le stationnement devient payant...", déplore David Fisquet . Comme lui, de nombreux acteurs du secteur de la culture ont l'impression de ne réussir à donner vie au quartier qu'au prix d'un combat quotidien.