Classique sans frontières

par
Mercredi 13 avril 2005

Musique / Les concerts ont beau être éphémères, il y a des moments qui restent gravés dans les mémoires, et c'est bien pour ça que ça vaut la peine d'y aller. Leonard Slatkin, grand chef américain invité à diriger l'Orchestre national de Lyon la semaine dernière, a terminé la 11° symphonie de Chostakovitch échevelé, la baguette au-dessus de la tête, pointée vers le tocsin qui résonnait encore après une frénésie orchestrale proprement inouïe. Bonheur que de voir un grand chef, aussi à l'aise pour dénicher un point de suspension dans un adagio endeuillé que pour rendre lisible la véritable furie qui envahit à plusieurs reprises cette symphonie révolutionnaire, faire naître la musique du bout des doigts comme par autant de fils invisibles qu'on voit se dessiner à chacun de ses gestes précis. Bonheur que de voir un orchestre, porté par la générosité d'un tel bonhomme, se hisser à son meilleur niveau, pupitre cuivres excepté... Le public, pantois, ne s'y est pas trompé en se levant pour saluer ce grand monsieur, aussi humble dans sa présentation qu'enfiévré dans sa direction.Mais si l'on est ravi de voir de grandes pointures venir habiter les salles lyonnaises (Fabio Biondi et son Europa galante sont d'ailleurs les invités des Grands concerts baroques à la Chapelle de la Trinité ce jeudi), on est aussi heureux de pouvoir découvrir de nouveaux talents. C'est ce que propose l'association Frédéric Chopin côté piano depuis novembre dernier. C'est le moscovite Vladimir Sverdlov, "poulain" de Martha Argerich, qui viendra rajeunir, s'il en était besoin, le grand salon de l'Hôtel de ville les 7 et 8 avril, pour les deux derniers concerts de la saison. Au programme, du romantisme avant toute chose : les 4 Scherzos de Chopin et les Kreisleriana de Schumann.Luc HernandezVladimir SverdlovDans les Salons de l'hôtel de villeJeudi 7 et vendredi 8 avril