Rougir de désir

par
Mercredi 22 décembre 2004

Expo / Des vulves dans les couloirs, des vulves dans le bureau, des vulves dans toutes les pièces et sur tous les murs de la galerie-appartement Domi Nostrae... Fentes à jouer, fentes à jouir, invitant le visiteur à y projeter de roides fléchettes phalliques à plumes de paon. Gare à ne pas rater ni décevoir sa cible ! Les toiles roses fendues et tendues sur des boîtes à l'aide de jarretières du lyonnais Rodolphe Montet sont les œuvres les plus drôles et légères de cette exposition collective dédiée au désir et à la couleur rouge. Un rouge que l'on retrouve vif et saturé parmi les photographies de deux autres jeunes artistes. Ingrid Guerrier a photographié son propre corps, l'a découpé en morceaux (si l'on peut dire) puis remonté dans le plus grand désordre pour composer des "autoportraits" organiques, viscéraux, à l'anatomie sens dessus dessous. Virginie Legendre présente, quant à elle, des portraits "flous" d'hommes et de femmes dont l'identité, la chair et les formes vont se fondre, disparaître, dans un rouge vibrant. Les travaux des deux jeunes femmes sont troublants, mais un peu trop esthétisants pour émoustiller ou déranger durablement nos sens. Ceux-ci le seront avec les œuvres de l'artiste vedette de l'exposition, Françoise Quardon. Dans la lignée d'une Gina Pane, mais par de tout autres moyens formels, Françoise Quardon ne cesse d'interroger l'identité (féminine surtout), le corps, le désir et les normes établies qui leur courbent l'échine. On verra notamment une série de vidéos délicieusement étranges, perversement oniriques, doucereusement cruelles, caressant d'abord pour mieux piquer pendant. La rose d'Eros est ici rouge sang et pleine d'épines... JEDImages du désir : quelque chose rouge, Galerie Domi Nostrae jusqu'au 29 janvier.