Oui Enon

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Mercredi 30 janvier 2008

Musique / Il n'y a pas beaucoup de places sur le podium du rock indé, mais en revanche, les candidats pullulent ! Pire que les aspirants footballeurs dans les centres de formation... Si, en plus, on s'intéresse à une sorte de ligue 2 de la catégorie, on n'est pas forcément sorti. Ce qui est bien avec Enon, c'est qu'eux-mêmes semblent se regarder comme des outsiders, ne prétendant pas marquer des buts mais plutôt assurer du beau jeu, de l'exploit technique et donner du plaisir aux auditeurs. Le trio regroupe en effet des musiciens qui ont tous un groupe plus important sur le feu (à commencer par la cultissime Toko Yasuda de Blonde Redhead) ; Enon fait ainsi figure de laboratoire où l'on vient mélanger ses compétences pour un match amical et sans prétention. Il y a donc des éclats punk satellisés sur des mélodies pop, des claviers éthérés ensevelis sous des distorsions noisy, et un joli jeu de jambes vocales entre les doux feulements de notre nippone préférée et le timbre écorché de John Schmersal. Un album d'Enon, ça s'écoute comme de la bonne came rock, avec ce qu'il faut d'intelligence mélodique, de refrains accrocheurs et de ponts sous lesquels coulent des torrents de guitare ; des chansons qui ne dépassent guère le temps réglementaire et respectent les règles sur le terrain, à savoir : énergie brute et émotion dosée. Le plus étonnant reste que ce projet parallèle a une longévité exceptionnelle (près de dix ans d'activité et une flopée de disques tous plus confidentiels les uns que les autres), mais qu'il en a encore sous la pédale : son dernier album Grass geysers.. Carbon clouds a tendance à être meilleur que les précédents. Alors, pour commencer la saison de concerts en douceur, il serait crétin de refuser Enon ! CCEnonAu Ninkasi Kao mardi 29 janvier«Grass geysers... Carbon clouds» (Touch&Go/Discograph)