Géométrie Variable
Théâtre / Ne vous fiez pas à ce gros mot rose ci-contre : si l'on désigne hâtivement le dernier spectacle de la compagnie 111 comme du théâtre, c'est qu'il fallait bien choisir entre les différentes disciplines qu'il brasse avec un bonheur égal. À la frontière des arts du cirque, de la danse et du théâtre d'objets, le travail de la compagnie ne se résume pas à une simple appellation, mais évoque plutôt une émulation extraordinaire entre les champs précités. Ce n'est pas pour rien qu'on vous recause de Plus ou Moins L'Infini après vous en avoir vanté les mérites il y a à peine un mois, dans notre supplément Rentrée Culturelle. Malgré les (petites) réserves qu'on émettait à son endroit, sa richesse sensorielle et émotionnelle demeure solidement ancrée dans nos souvenirs depuis lors, et nous incite à vous forcer le pas pour découvrir par vous-mêmes de quoi il retourne. À savoir le dernier volet d'une trilogie, amorcée avec IJK et poursuivie avec Plan B, triturant les formes, les volumes, les perspectives et autres dispositifs scéniques avec un art consommé de l'épate visuelle, élevée au rang d'instantanés artistiques miraculeux. La narration disparate de Plan B cède place à une atmosphère envoûtante, autorisant malgré tout les superbes facéties participant à la réussite de l'ensemble. Le premier tableau pose le ton à l'aide d'un dispositif lumineux mettant en valeur la figure récurrente de Plus ou Moins L'Infini : des barres utilisées comme décors, comme moyens de locomotion ou encore comme prolongements corporels. Les interprètes construisent par ce seul biais une métaphore ambiguë de la condition humaine, entre incertitude "plus ou moins" mature et jeux scéniques provoquant un plaisir enfantin. Avec cet ultime volet prolongeant leurs pistes réflexives, la jeune Compagnie 111 possède déjà une trilogie culte inscrite à son répertoire...FCPlus ou moins l'infiniDu 18 au 20 octobre, à la MC2