Le sang des innocents
Bio / Commémoré de nos jours pour une poigné de ses visionnaires longs métrages, œuvrant tant dans le genre que dans une certaine vision d'un classicisme magnifié, Georges Franju mérite largement qu'on s'attarde sur sa filmographie en grande partie oubliée. FC

Un an plus tard déboulera sur les écrans le choc filmique qui devait asseoir sa renommée internationale : l'indémodable Les Yeux sans Visage, adaptation du roman de Jean Redon scénarisé par Claude Sautet et le duo Boileau-Narcejac. Pierre Brasseur impeccable, sinistre, rive le spectateur sur ses déviances chirurgicales toujours aussi effrayantes. 1960 permettra au réalisateur désormais établi de rendre hommage aux essais feuilletonnesques du grand Louis Feuillade (procurez-vous l'anthologie de ses Vampires, sortie récemment en DVD, ou brûlez vos paupières) avec Judex, aventures d'un justicier masqué en lutte contre des margoulins de toutes sortes (même un banquier, c'est dire). Un univers que Franju abordera une ultime fois dans Nuits Rouges, variation assez inégale sur le mythe des Templiers. Bon gré mal gré, il collabore dans les années 60 au magazine télévisé Chroniques de France (commandité par le Ministère des Affaires Étrangères) - la rétrospective proposée par le festival nous donnera à voir l'épisode réalisé sur la création de notre Maison de la Culture.