Musique / Vous reprendrez bien un peu d'Année du Brésil... Non pas que l'on ait été traumatisé par les manifestations ayant émaillé l'événement, loin s'en faut, mais là, l'occasion est trop belle. Et attention, on ne parle pas de la seule plastique somptueuse de cette météore venue de Sao Paulo pour nous ravir le corps et le cœur, mais bien de ses mélopées qu'elle égrène d'une voix de naïade étonnamment affirmée pour son jeune âge (enfin, jeune, on est nés la même année après tout). CéU (diminutif évocateur de Maria do Céu Whitaker Poças) est ainsi la délicate enfant d'un père violoniste. Elle quitte le pays pour s'imprégner des ambiances culturelles new-yorkaises, avant de revenir à Sao Paulo pour tenter la grande aventure discographique. Elle s'entoure de musiciens confirmés et donnent vie à des compositions hétéroclites, prônant le mélange des genres avec une douceur infinie. Ce premier album éponyme, bercé de sa voix diaphane et enveloppante, est à même d'ensorceler l'auditeur le plus exigeant, tant s'y mêlent, avec un bonheur jamais démenti, les plus savantes textures sonores de divers horizons. Des fragrances musicales de son Brésil natal, of course, via des percussions entêtantes et autres jeux de cordes aériens, mais également de fines notes de soul, de funk, d'afrobeat, d'électro diffuse, voire quelques scratchs adroitement troussés pour la touche hip hop ; la demoiselle se hasarde, avec un brio stupéfiant à même de nous faire changer positivement d'avis sur le reggae, à se réapproprier le Concrete Jungle de Bob Marley. Les locaux du Ciel, déjà propices à une chaleur notable en cas de marée humaine, devraient céder à une moiteur quasi inconvenante. FCCéule 13 mars à 20h30, au CielAlbum : "CéU" (O+ Music Harmonia Mundi)