Regard / Dopé à une passion et à une énergie débordantes, le Festival Paroles de Chanteurs célèbre cette année sa septième édition. Pas mal pour un événement local fonctionnant (comme beaucoup d'autres) à la recette et au système D.françois cau
Son instigateur, Diden Berramdane (voir interview ci-dessous), ne revêt pas pour autant ses habits de clown triste. Au-delà des limitations manifestes d'un évnément qui parvient miraculeusement à maintenir le cap, notre homme emporte indéniablement le morceau. Dans ses anecdotes connexes, ses façons décomplexées d'évoquer des méthodes de fonctionnement pour le moins précaires, et ses digressions enflammées sur la trinité fondatrice (Brel / Brassens / Ferré), perce le désir brûlant de véhiculer sa fougue à un public grenoblois qu'il sublime, auquel il veut ouvrir les portes de Ste-Marie-d'en-Bas pour lui ravir les esgourdes et le cœur. À travers Paroles de Chanteurs, mais aussi par son Festival de Piano, mêlant aficionados de musique classique et de jazz sans aucune défiance. Soit près d'une vingtaine de jours consacrés à l'expression musicale, calés entre les usuelles créations théâtrales. Certes, le maître des lieux nous dispense cela de son flow étourdissant et collant le vertige ; non, il n'est pas le seul à bouffer de la vache enragée ; oui, son équipe et son équipement sont des atouts majeurs dont beaucoup aimeraient se prévaloir dans ce contexte culturel nationalement sclérosé. Seulement voilà, cette semaine, on n'est pas là pour refaire le monde, mais pour évoquer une affiche 2006 qui, très honnêtement, nous séduit beaucoup plus que celle de l'an dernier. Au théâtre ce soir...On ne va pas non plus revenir pendant 107 ans sur les mérites comparés des diverses éditions. Disons simplement qu'on risque d'être plus assidu, en dépit d'une déception de taille (un temps annoncé, le génial Bertrand Betsch passe finalement son tour - on se venge en réécoutant, une main sur le cœur, son petit dernier Pas de bras, pas de chocolat). Outre les artistes évoqués dans ces deux pages chatoyantes et bigarrées, passons très rapidement sur Amélie les Crayons (de toute façon, le concert est déjà complet) et sur le bonhomme Wally ; gardons quelques réserves sur Michèle Bernard (sur laquelle Erik Orsenna a kiffé-flashé sévère - un rien nous effraie !), programmée le dimanche 22 janvier en fin d'après-midi pour les plus acharnés d'entre nous ; octroyons le bénéfice du doute à Fabien Martin, dont le premier album EverEverest a de beaux atours de sucreries pop ne demandant qu'à titiller la scène avec l'humour qui lui sied si bien (son deuxième opus est attendu pour avril) ; et enfin, encourageons doucettement les locaux de François Thollet et les Velours, et leurs chansons mâtinées de digressions électroniques un rien impromptues (on attend leur deuxième album incessamment sous peu, dont vous pouvez avoir un - bref - aperçu sur leur site). Paroles de Chanteursdu 18 au 28 janvier, au Théâtre Ste-Marie-d'en-Bas