SOIRÉE / À l'initiative des associations Métronome et Icône, la soirée R-Evolution réunit un enthousiasmant panel d'artistes, offrant un panorama des plus flatteurs des franges dures de la techno...Damien Grimbert
Personnalité marquante de la scène technoïde new-yorkaise, Oliver Chesler, alias The Horrorist, en est également l'un des plus anciens représentants. Après quelques tentatives new-wave jugées "trop tordues" à la fin des années 80, il acquiert ses lettres de noblesse dans le speedcore et le hardcore aux côtés de son ami Lenny Dee, fondateur du label de référence Industrial Strength. En 1996, il revient a ses premières amours (EBM, indus, et new-wave) en fondant son propre label Things To Come, puis sort enfin son premier album en 2002. Recueil de productions techno-indus / électro-core accompagnées de textes profondément ambigus, malsains, voire inquiétants (One night in New-York City, The Virus...), Manic Panic ressemble à une thérapie de choc pour accoucher le passé visiblement bien torturé de son talentueux géniteur. C'est dire si sa performance en live est attendue avec impatience, au même titre que celle de Simon alias Crystal Distortion, ancien de la scène techno traveller, dans le cadre des mythiques Spiral Tribe. Partisans, comme beaucoup à l'époque, d'un mode de vie nomade, utopique et festif, centré autour du voyage et des beats électroniques (à noter la récente sortie chez Uwe d'un excellent DVD sur le sujet, World Traveller Adventures), les Spiral Tribe quittent l'Angleterre en 1994 à la suite du Criminal Justice Act, et en profitent pour prêcher la bonne parole techno en Europe continentale, et au-delà. Témoin central de cette épopée, Crystal Distortion en a gardé un goût avéré pour les sonorités abrasives et addictives, et les expérimentations ludiques et débridées, qu'il retranscrit aux travers de lives de haute volée. À ses côtés, on retrouvera d'ailleurs (également en live) un autre "ancien" des Spiral Tribe, en la présence de 69 DB, promoteur acharné de la fusion entre sons hardtek, breakbeat, dub et drum'n'bass.French (hard) touchPour accompagner ces "stars" anglo-saxonnes, on notera la présence de plusieurs artistes français de référence, comme Tonio, légende vivante du deeyjaying demandé aux quatre coins de la planète, aussi à son aise dans la house que la hardtek, ou encore Radium, ancien du duo marquant Micropoint, auteur d'un hardcore ludique et décomplexé dans la grande tradition du genre. Mais il faudra également compter avec Noise Builder et Beun's, deux éminents représentants d'un des collectifs les plus respectés de la scène sound-sytem, Heretik, dont le double live, sorti fin 2004, propose un aperçu hautement recommandable, à mi-chemin entre électro, tek, hardtek, et partages en live salvateurs (la reprise par Beun's du kitschissime thème de Capitaine Flam). Autant de témoignages revigorants de la bonne santé d'une scène techno française, qui sait fait la part belle aux BPM sans pour autant négliger la création musicale.Soirée R-Evolutionle 22 janvierA l'Arakiss