La tête contre les murs

Pot de fer contre pot de terre, rouleau compresseur législatif contre rouleau de scotch artistique, le duel semblait inégal. Et pourtant ! Le Sonic a été le premier à comparaître devant le tribunal, avant d'être relaxé le 6 mars, le ministère public estimant que la soi-disant infraction n'avait «aucun fondement juridique». Mais cette bonne nouvelle n'a pas levé toutes les inquiétudes, puisque ce sont maintenant les associations qui sont visées par la procédure. Le 22 mai, Barbe à pop ouvrira le bal, et le collectif espère que les soutiens seront aussi nombreux que lors du procès précédent. En tout cas, après le nettoyage de la vie nocturne sur les pentes de la Croix-Rousse (ou comment Lyon a inventé le concept de quiet sound), la ville se distingue à nouveau par un décalage complet entre son désir affiché de dynamisme culturel et son incapacité à laisser les mains libres aux acteurs qui y contribuent. Le plus comique étant que pendant qu'on interdit aux associations de coller leurs affiches dessinées à la main et photocopiées en noir et blanc, les abribus fleurissent avec des communications hors de prix pompant sans vergogne leur graphisme no style pour faire arty !CC