L'École du court (1)
Premier portrait d'une série autour de très jeunes réalisateurs lyonnais ayant choisi de faire des films avec de la passion et de l'envie, plutôt qu'avec des moyens. Cette semaine, Romain Basset, réalisateur de «Bloody Current Exchange».CC
Ensuite, c'est la rencontre avec Thierry Étienne lors du Short film corner de Cannes l'année dernière. Étienne et sa société de production Ataca films prennent le jeune réalisateur sous leur aile, obtiennent un visa d'exploitation pour le film, le font circuler en festival. Il est récompensé au Week-end de la peur, acheté par la chaîne câblée 13e rue, et figure en bonus très bien caché sur le DVD de Pervert !, une pochade provo-rigolo. À l'heure actuelle, il a un projet de scénario sous le coude, Au fond des bois, qu'il espère tourner en Région Centre, avec l'aide du Président du Conseil Régional... Michel Sapin (sic !). Un travail d'écriture d'un an lui a été nécessaire pour monter d'un cran dans son ambition de cinéaste, même s'il sait qu'il n'a pas choisi un cinéma facile à faire financer. «Si vous faites des films de genre, ce n'est même pas la peine d'aller voir le CNC, à moins d'avoir déjà l'appui d'une chaîne de télé. À ce niveau, le court-métrage en France n'est pas différent du long-métrage...» C'est donc avec un mélange de passion et de patience que Romain Basset attend la suite. Quant à sa «vraie vie» en dehors du cinéma, on dirait un film : il prépare une thèse en exobiologie. Kézako ? «En théorie, c'est la recherche de vie extra-terrestre. Dans la pratique, je passe mes journées à faire pousser des bactéries !»