L'éphémère retour
Rock / Dans quelques semaines auront lieu à Seattle, patrie du grunge et de Boeing, les vingt ans du label Sub Pop. Sub Pop fut, en son temps, LE label référence d'un mouvement référence : le grunge. Un concert Seattleite où l'on pourra applaudir entre autres Iron & Wine, The Ruby Suns, Mudhoney, Wolf Parade et les excellents Flight of The Conchords (héros de la série poilante du même nom). Ce qui nous fait, nous direz-vous, une bien belle jambe puisque Seattle est, à deux trois rues près, à l'exact autre bout du monde. Rassurons-nous, les amateurs lyonnais de rock supersonique vont profiter de l'événement. Car pour l'occasion se reforme un groupe français mythique ayant justement sévi chez Sub Pop : les Thugs. Reformation éparpillée sur quelques dates-tour de chauffe, qui prendra fin dès après l'anniversaire du label. Le concert lyonnais des Angevins étant leur antépénultième avant extinction définitive, c'est dire si on a de la chance. Car Les Thugs, comme dirait mémé, c'est pas de la gnognotte. Pour ainsi dire, ils ont réussi là où la plupart des groupes français ont échoué : acquérir une véritable réputation internationale (peut-être davantage que française d'ailleurs). Garage, punk, hardcore, le groupe des frères Sourice a porté un peu toutes les étiquettes et ça a toujours un peu fini par les gratter. Mais comme une autre formation essentielle mais plus tardive, Diabologum, les Thugs ont tenu fermement sur huit albums, de 1983 à 1999, la barre d'un rock français d'avant-garde aux influences solides mais pas encombrantes (Velvet, Sonics, Buzzcocks). Presque dix ans après leur dernier concert, ils reprennent du service comme ces super-héros, ou ces gangsters rangés des voitures, qui renfilent leur costume pour sauver le monde ou pour un dernier casse. Là , dans le cœur des fans, ce sera un peu les deux. Stéphane DuchêneLes Thugs Au Sonic, le jeudi 3 juillet