Conversations improbables
Histoire de se remettre à jour pour la rentrée, petit aperçu, sans prétention d'exhaustivité, des expositions actuellement en cours à l'Espace Vallès et au Musée Géo-Charles. Damien Grimbert

Photo : Damien Odoul
À l'Espace Vallès, Improbable réunit les dessins, sculptures, installations, photographies, et vidéos de 8 artistes de Lyon, Marseille, Grenoble, Paris ou encore du Brésil. L'exposition porte bien son titre, d'entrée de jeu, la colonne créée par Christian Dell'ova accroche le regard. Composée de fragments de flyers de soirées auxquels d'habiles ouvertures et jeux de miroirs vont conférer une dimension nouvelle, l'œuvre, conçue comme un "remix", remplit parfaitement cette fonction. Un peu plus loin, les photographies de Vanessa Debray, où des hommes communs en sous-vêtements reprennent les postures typiques des nus féminins de la peinture classique, déconcertent joyeusement. On retiendra encore les intrigantes "sculptures textiles" d'Anne-Valérie Dupond, les vidéos de Miro Soares, aux frontières de la photographie, les portraits criants de réalisme de Jean-Frédéric Coviaux, et surtout le passionnant travail de Cannelle Tanc, ostensiblement urbain. En découpant minutieusement les espaces habitables d'un plan détaillé de Paris, elle crée une fine dentelle de rues et de boulevards, les parcs et la Seine se transformant en axes porteurs de toute la structure. Symbolique ?Fabrice Bénichou vs Brahim AsloumTout aussi hétérogènes, les œuvres présentées au Musée Géo-Charles sous l'intitulé Conversations ininterrompues, en grande partie composée d'acquisitions récentes ou plus anciennes du Musée, ont justement été réunies pour tester de nouvelles "compatibilités réciproques" au sein d'une même famille d'artistes. Et créer ainsi une dynamique permettant au visiteur de nouvelles opportunités de découverte. Si l'exposition était encore en montage lors de notre passage, on a néanmoins pu découvrir la bluffante installation Virtual fight & lymphatique, de Damien Odoul (l'auteur de Souffle, primé à la Mostra de Venise en 2001), où les boxeurs Fabrice Bénichou et Brahim Asloum sont réunis pour un combat virtuel. Mises côte à côte, des photographies et des vidéos d'entraînement (sac de frappe, shadow boxing...) de chacun des boxeurs accentuent volontairement le décalage entre leur style respectif. Couvert de tatouages, batailleur, impulsif, Bénichou est représenté dans une lumière crue et dans une salle de boxe à l'ancienne, alors qu'Asloum, représentant la jeune génération, boxe avec épure, efficacité, et un style impeccable dans un environnement bleuté moderne et aseptisé. Un sac de frappe surplombant un cairn complète l'installation. À découvrir également, l'une des Muses d'Orsay du photographe Rip Hopkins, la peinture juxtaposée et dynamique de Frédérique Fleury ou encore la toujours aussi fascinante Tombées des nues de Jacques Damez.Improbable
jusqu'au 18 oct à l'Espace VallèsConversations ininterrompues
jusqu'au 9 nov
au Musée Géo-Charles