Jeux d'enfants
Coordonnée par les artistes Serge Compte et Julia Embla Katrinardotti, résidant tous les deux en Islande, MAMMMMMA, la nouvelle exposition présentée par l'équipe de OUI, met les enfants au centre de l'action. Entendez par là que toutes les œuvres présentées ont été, si ce n'est réalisées, du moins pensées par de (très) jeunes enfants, puisque tous nés après 2000. Alors, coup de bluff, provocation ? Rien de tout cela apparemment, simplement, au même titre qu'il serait choquant de « séniliser les vieillards », pourquoi vouloir systématiquement « infantiliser les enfants », réplique le collectif ? Et d'enfoncer le clou : « il ne s'agit pas d'utiliser une prétendue innocence, ou de proposer un jeu à des enfants, il s'agit simplement de regarder là où les choses sont intenses. ». Évidemment, sur le papier, difficile de ne pas adhérer au propos, reste qu'une fois sur place, on ne retrouve pas, ou du moins pas aussi facilement, l'inventivité, la variété et la richesse qui nous avaient séduit lors des précédentes expositions. Certes, on sourit devant les photos de « fesses d'animaux », et les trésors divers (bonbons, ficelles, figurine Pokemon) exposés sur des enjoliveurs d'Oktopuce, on encore la voiture télécommandée découpée à la scie électrique à la demande d'Eggert B. Mais le fait que la seule œuvre initiée par les adultes, une série d'échafaudages en bois, entre cabane dans les bois et bras protecteur, soit celle qui mobilise le plus l'attention laisse un peu dubitatif quant au résultat final. Certes, pour les enfants, l'acte créatif est avant tout instinctif, et résout par là même la question du sens donné à l'œuvre, reste qu'en tant qu'adulte, on ne sort de l'expo qu'à moitié rassasié. DGMAMMMMMA
jusqu'au 9 nov
au OUI