Starship Troopers
En adaptant le tendancieux Etoiles, garde-Ã -vous ! de Robert A. Heinlein, Paul Verhoeven livrait une œuvre au cynisme ravageur. FC

Starship Troopers est doté d'un budget extrêmement conséquent, où la part belle est accordée à des effets spéciaux totalement révolutionnaires pour l'époque. La mise en scène de Verhoeven se charge de sublimer les splendides séquences de vols spatiaux, et pousse jusqu'à l'excès la représentation graphique de la violence lors des scènes de combat. Il s'agit en fait d'un leurre, visant à détourner l'attention du réel propos du film : en épousant aveuglément le point de vue de ses héros imbéciles (le regard caméra d'un reporter dans le feu de l'action en dit long à ce sujet), improbable casting de Ken et de Barbie venus pour la plupart de la télévision, le réalisateur fait la démonstration de leur implacable stupidité guerrière. Exit les longues conversations entre Dubois et ses étudiants, ces derniers passent leur temps à s'échanger des messages d'amour, et s'engageront dans le conflit pour les beaux yeux de leur voisin de tablée. La dénonciation se fait en filigrane, puis de façon de plus en plus décomplexée, jusqu'à ce qu'un des héros arrive vêtu d'un uniforme rappelant ceux de la Gestapo. Plus de dix ans après sa réalisation, Starship Troopers est un film dont la clairvoyance politique sidère. On conseille l'écoute du rageur commentaire audio du cinéaste, qui explicite tous ses choix artistiques tout en pestant contre l'incompréhension que rencontre encore le film...