Gogol premier
| MUSIQUE | Les Gogol Bordello ont fait le chemin inverse de Goran Bregovic. Ce groupe d'expatriés se rencontre autour de la musique tzigane traditionnelle des Balkans, il y a bientôt dix ans, dans la ville la plus cosmopolite du monde, New York. Mais tous férus et parties prenantes de la scène punk de la Grosse Pomme, ils font littéralement éclater le format. Bregovic avait d'abord été une star du punk dans ce pays avant de devenir le VRP officiel de la musique tzigane partout dans le monde. Originellement bordélique, jouissive et énergique, la musique tzigane des Gogol Bordello se transforme en Gypsy Punk. Les neuf membres du groupe livrent des performances absolument explosives, menées de main de maître par un très charismatique Eugene Hütz, frontman généreux, chanteur moustachu, acteur par intermittence et meneur de cette aventure pas banale. Il fallait oser le grand bordel intercontinental en réunissant la virtuosité et le sourire du guitariste mythique Elek Bacsik et la rage post-hardcore de Fugazi. Tout au long de leurs six albums (dernier en date Super Taranta, sorti il y a moins d'un an), les Gogol enchaînent les tubes et les performances colorés, à l'image de la Mano Negra dans les années 80. Autre fait marquant de l'histoire de ce groupe : ils ont signé la remarquée bande-originale du pas remarquable film de Madonna.
GOGOL BORDELLO + DJ PEDROAu CCO, à Villeurbanne, vendredi 5 décembre.