Fidèle à Molière

Photo : Pascal Victor
Théâtre / Comme ça, là , tout de suite, sans réfléchir, on aurait dit non merci. Molière, ça va, on connaît... Pourtant, on aurait eu tort d'avoir un jugement aussi péremptoire. Parce que la mise en scène de L'École des femmes de Jean-Pierre Vincent, elle n'est pas si mal que ça ! Ravivons déjà nos souvenirs de collège : L'École des femmes est une comédie présentée pour la première fois en 1662, qui raconte les mésaventures d'Arnolphe, effrayé à l'idée d'être cocufié et donc bien décidé à « épouser une sotte pour n'être point sot ». Jean-Pierre Vincent s'empare de ce matériau comique à souhait où gravitent de nombreux autres personnages (tel Horace, l'amoureux transi de la belle qui se confie à Arnolphe, sans connaître les intentions de ce dernier, et offre ainsi de belles scènes !) avec la simple intention de nous faire rire. C'est appréciable, d'autant plus que ça fonctionne à merveille pendant les deux bonnes heures que dure la pièce. Pour camper le rôle principal, le metteur en scène a fait appel à Daniel Auteuil (ils avaient monté ensemble vingt ans auparavant Les Fourberies de Scapin), qui n'hésite pas à plonger son personnage misogyne dans le burlesque. Un peu trop peut-être dès fois, ce qui amoindrit alors la part d'humanité d'un Arnolphe plus ambigu qu'il n'y parait (il finit par s'éprendre de la jeune Agnès), et réduit la portée de la pièce, qui peut se lire comme une ode aux femmes. Et c'est là le seul reproche que l'on peut faire à cette mise en scène qui ravira tous les amateurs de classiques.Aurélien MartinezL'ÉCOLE DES FEMMES
Du 14 au 23 janvier, Ã la MC2