Toile de sons
Festival / Fêter le centenaire de la musique de film, c'est le beau prétexte trouvé par le Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse, pour faire découvrir la diversité et la complexité des relations entre musique et image.Pascale Clavel

Après la projection en ouverture de L'odeur de la papaye verte, en présence du compositeur Tôn Thât Tiêt, un marathon s'installe sur dix folles journées : l'atelier XX-21 sous la direction du harpiste et chef d'orchestre Fabrice Pierre nous donnera à voir et à entendre Sherlock Jr de Carlos Grätzer sur le film du même nom de Buster Keaton. L'écriture musicale de Grätzer propose une lecture nouvelle de Sherlock Jr simplement parce qu'il évite de tomber dans les clichés simplistes des musiques utilisées habituellement pour les films muets. Suivra une rencontre à ne pas manquer avec Antoine Duhamel, compositeur pour les films de Godard, Truffaut et Tavernier autour du film Intolérance de David Wark Griffith. Duhamel, élève de Messiaen, n'a jamais oublié qu' «un compositeur pour le cinéma doit d'abord être un compositeur tout court». Se succèdent ainsi de petits moments de réflexion, de poésie et d'expériences. Alain Joule, intervenant régulier au CNSMD, présente avec le Collectif d'improvisation, son travail de musicien et de concepteur d'images ; le groupe de compositeurs acousmates L'Inventaire Rhône-Alpes bouscule les codes du concert traditionnel et propose des déambulations, des cartes postales sonores et six petits auditoriums monoplaces disposés ça et là pour une exploration individuelle. Enfin, le Piano ambulant, troupe de musiciens itinérants, présente trois moyens métrages dans un esprit de grande liberté et d'invention visuelle.Musique sur image... contrepoint travelling
Du 3 au 12 février, au CNSMD de Lyon.