Vacances manipulées
Et c'est reparti pour dix jours intenses de marionnettes, avec des spectacles très loin du traditionnel Guignol. Pour enfants comme pour adultes non accompagnés. Aurélien Martinez

C'est la cinquième année que la Petite Roulotte, structure jeune public basée à l'ADAEP, organise cette manifestation, dans différents lieux grenoblois. Pour cette édition 2009, on retrouvera ainsi des marionnettes au Théâtre 145, à l'Espace 600, à la Bobine, à Solexine (anciennes usines Cémoi), et bien sûr à la Petite Roulotte. Le but de ce festival ? Mettre en avant des compagnies pertinentes au propos original. Des compagnies qui généralement reviennent les éditions suivantes, avec de nouvelles créations (six cette année). Ainsi, l'ouverture du festival sera assurée par le Théâtre Mu, qui est déjà venu trois fois, et nous avait enchantés avec ses Amants de Lièges, un Roméo et Juliette revisité en bouchon. Escurial, leur nouvelle création, se base sur un texte de Michel de Ghelderode, auteur dramatique belge de la première moitié du XXe siècle, considéré par Cocteau comme un « diamant noir qui jette des feux cruels et nobles ». Il a écrit de nombreuses pièces spécialement pour le monde de la marionnette, telle Escurial qui conte l'histoire d'un roi et son fou, deux fantômes du Moyen Âge, perdus dans un jeu cruel d'inversion des rôles. Le spectacle venant tout juste d'être créé, il nous a été impossible de le voir, mais Loïc Cloez nous assure qu'il sera phénoménal. Autre temps fort, le spectacle Mabel Spring par les Bretons de la Drolatic Industry ; à savoir un western pour marionnettes de carton en 2D : il ne s'agit pas tant d'en mettre techniquement plein les yeux que de proposer un univers singulier, simple mais très travaillé, autour du personnage de Mabel Spring, partie seule en plein cœur de l'Ouest américain retrouver l'homme qu'elle aime et dont elle est sans nouvelle. Une violoncelliste accompagnera en live cette échappée sauvage, pour jouer le côté dramatique du spectacle qui utilise tous les codes du genre.Dreams are my reality...
Enfin, la compagnie suisse La Tête dans le sac pourrait être aussi l'une des bonnes surprises de ce festival. Elle présente deux spectacles : d'abord Il me déplait de mourir mais je suis content, pour les enfants heureux d'être petits ; puis Fantômas, fable sur le progrès portée par des marionnettes des bas-fonds. Et ces dix jours de fête se termineront au Théâtre 145 avec le Cabaret de clôture. Deux compagnies en résidence lors du festival - La Controverse et La Sirène à deux queues - dévoileront leurs travaux en cours qui seront présentés l'année prochaine (ou en 2010) ; histoire de se tourner vers le futur. Cette soirée se terminera ensuite par une bonne grosse boum au son de bons vieux vinyles, organisée par les Scoptione & cie. Parce que finalement, on est tous encore un peu jeune au fond de nous !LE FESTIVAL DE LA MARIONNETTE
Du 11 au 20 février, lieux divers