Forman only
Jean Douchet vient présenter ce week-end à l'Institut Lumière quatre films de Milos Forman, cinéaste caméléon dont les quarante ans de carrière l'ont vu passer de la nouvelle vague tchèque aux biopics hollywoodiens.Christophe Chabert

En Amérique, il connaîtra une gloire durable, avec en point d'orgue le triomphe d'Amadeus (1984). Un film effectivement génial, biographie très libre d'un Mozart décadent, fin provisoire d'une série de films où la musique tient une place prépondérante, mais premier d'une série de biopics très réussis. Larry Flint (1997), portrait d'un empereur subversif du porno américain, et Man on the moon (2000), évocation du comique situationniste Andy Kaufman, ont en commun les mêmes scénaristes, Scott Alexander et Larry Karaszewski, qui ont fait du genre leur chasse gardée (ils ont aussi écrit Ed Wood). Mais Forman arrive à donner une singularité à chaque sujet, par-delà des structures presque identiques : là où Larry Flint exploite avec opportunisme son statut de pestiféré pour devenir une icône, Kaufman effectue le chemin inverse, acteur populaire choisissant de dérouter son public en s'inventant des alter ego de plus en plus odieux. Des personnages ambivalents, insaisissables, qui conservent leur mystère et bousculent, bon gré mal gré, l'ordre établi. Depuis ses années tchèques, Forman a gardé son esprit sainement libertaire...Week-end Milos Forman
À l'Institut Lumière, vendredi 6 et samedi 7 mars.