Redbelt

Vendredi 27 février 2009

David MametSony Pictures home entertainment

Les distributeurs ne prennent plus la peine de sortir en salles les films de David Mamet. Que ce soit son film d'espionnage Spartan ou la descente aux enfers Edmond (qu'il n'avait qu'Ă©crite, laissant le soin Ă  Stuart Gordon de la rĂ©aliser), l'œuvre de Mamet a Ă©tĂ© relĂ©guĂ©e Ă  l'exploitation DVD. Ce sont pourtant de fort bons films, y compris ce Redbelt oĂą il s'attaque Ă  un genre populaire mais Ă´ combien casse-gueule : le film d'arts martiaux. On peut d'ailleurs lire Redbelt comme une parabole de sa double casquette d'auteur et de rĂ©alisateur, puisqu'il s'agit ici de savoir quand frapper et quand rĂ©flĂ©chir, autrement dit quand filmer muettement l'expression des corps et quand les laisser parler. Ainsi, le maĂ®tre passif de Jiu Jitsu incarnĂ© par l'excellent Chiwetel Ejiofor se laisse abuser par une machination le poussant Ă  retourner sur le ring, non sans avoir Ă  peu près tout perdu (ami, femme et idĂ©aux). Au cœur de l'intrigue, l'argent corrupteur, thème cher au cinĂ©aste, qui relie une vitre brisĂ©e Ă  un combat truquĂ©. Ce rĂ©cit de rĂ©demption très classique, que Mamet dialogue avec son habituel perfectionnisme (vertigineuses et musicales rĂ©pĂ©titions des rĂ©pliques), peine un peu dans son troisième acte, oĂą le cinĂ©aste doit, comme son hĂ©ros, s'acquitter de scènes de marave consubstantielles au genre traitĂ©. Sans atteindre les sommets, Redbelt est un petit film tout Ă  fait recommandable.
CC