Films en résistance
Pour sa 8e édition, le Festival Isérois du Film sur la Résistance propose une programmation forte et proche de l'irréprochable, partagée à part (quasi) égale entre documentaires et œuvres de fiction.Damien Grimbert

Parmi les cinq fictions proposées, si l'on ne négligera pas pour autant Le vieil homme et l'enfant, de Claude Berri, et Nulle part, terre promise, d'Emmanuel Finkiel, projeté en avant-première, trois films se taillent néanmoins la part du lion. L'œuf du serpent, film de Bergman relativement méconnu, se focalise sur le trop rarement évoqué Berlin des années 20 sous la République de Weimar, en proie à une inflation galopante et à un désespoir sans précédent. Hunger, premier film électrochoc du plasticien Steve McQueen, sorti en salles il y a quelques mois, évoque la lutte de militants de l'IRA en prison pour obtenir le statut de détenus politiques. Film viscéral, et dénué de la moindre concession, Hunger se focalise essentiellement sur les corps et les sensations, résumant les enjeux politiques du film en l'espace d'une longue mais néanmoins fulgurante discussion centrale. Enfin, L'Armée des ombres, chef d'œuvre noir de Jean-Pierre Melville, reconstitue avec brio le combat sans gloire d'une poignée de Résistants amenés par la nécessité aux choix les plus douloureux. Sec, dépouillé, et dénué d'espoir, L'Armée des ombres, porté par l'interprétation sans faille de ses comédiens, reste, près de 40 ans après sa sortie, l'un des films les plus puissants consacrés au sujet.8e Festival Isérois du Film sur la Résistance
jusqu'au mardi 24 mars, lieux divers