Slam
La première réalisation du talentueux Marc Levin vaut surtout pour sa double découverte : celle d’un genre musical qui allait bientôt prendre son envol, et surtout d’une personnalité artistique hallucinante – le grand Saul Williams. FC

Porté par un réalisme visuel terrassant, un rien plombé par une inclination à une certaine naïveté sur le pouvoir rédempteur de l’art, Slam se voue surtout à mettre en valeur son principal atout, à savoir son acteur principal. Coscénariste du film, Saul Williams irradie l’écran de son naturel évident, et bien évidemment par ses hallucinantes envolées poétiques. Scandant les mots avec une rage jamais feinte, alignant les rimes puissantes avec conviction, il nous force à attendre ses prochaines interventions avec avidité, à nous repaître de ses mots dès que la machine est lancée. Depuis, notre homme a sorti deux albums monstrueux (Amethyst Rock Star et Not on my Name), s’est converti aux joies du rock en collaborant notamment avec Zack de La Rocha des Rage Against the Machine, en participant au Year Zero de Nine Inch Nails, ou encore en truffant ses morceaux de grosses guitares rentre-dedans. On vous invite cependant, pour que le choc esthétique soit total, à le découvrir au gré de la projection organisée par Cultur’Act dans le cadre des Cinézik (le film sera suivi d’une scène ouverte slam animée par Bastien Maupomé). Slam
De Marc Levin (1998, EU, 1h40) avec Saul Williams, Sonja Sohn…
Vendredi 27 mars à 20h30, à l’Espace Culturel Bachelard