Exercice de style
Théâtre / Christian Schiaretti n'a une fois de plus pas fait dans l'économie. Il monte pour les élèves de l'ENSATT deux pièces de Robert Garnier pour plus de trois heures de théâtre. Nadja Pobel

Les œuvres sont présentées dans l'ordre inverse de leur chronologie : La Troade puis Hippolyte. La première plonge au coeur du conflit. Hécube, veuve de Triam, tombé à la guerre de Troie, voit tous les membres de sa famille être avalés par le conflit, un à un. Entre lamentations et révolte, elle se débat mais la comédienne qui endosse ce rôle ne donne pas assez d'épaisseur à ce personnage pour que ses émotions parviennent jusqu'à nous. La langue ici est aussi souvent trop obscure, les intrigues trop entremêlées pour que la compréhension soit parfaitement assurée. La Troade, cette région d'Asie Mineure où se trouvent les ruines de la ville de Troie, paraît bien éloignée. Fort heureusement, la seconde partie, en se focalisant plus sur la sphère privée, parvient à renouer avec la transmission du texte. Plus à l'aise, les comédiens ne semblent pas courir après la diction, les diérèses qui coupent certaines syllabes sont naturelles et surtout Georgia Scalliet, la nourrice de Phèdre illumine la scène. Avec assurance et évidence, elle impose son personnage et complète avec une incroyable justesse le triangle amoureux entre Phèdre, Hippolyte et Thésée.Hippolyte + La Troade
À l'ENSATT jusqu'au 23 avril.