Kravitz révolution
Quatre ans après Baptism, Lenny Kravitz revient avec It’s time for a love revolution, sorte d’hommage à ses premières amours musicales. Retour sur sa carrière musicale et topo sur ce dernier opus, à l’occasion de son passage au Palais des Sports de Grenoble, ce samedi 25 avril.Patrice COEYTAUX

C’est alors qu’il opère un virage, tant au niveau sonore que de celui de son auditoire. Il se laisse tenter par l'univers de la musique digitale (qu’il a toujours refusé d’utiliser), et ce notamment grâce à l’ingénieur du son Terry Manning qui lui fera découvrir les joies du sampling (échantillonnage numérique) et des logiciels tels que Pro Tools (système audionumérique utilisé pour enregistrer et mixer tout type de musique). Sort alors l’album 5 en 1998, qui fait suite à trois années de silence. Un disque qui sonne lounge et rnb, et qui contient peu de tubes, voire un seul, Fly away, si l’on évince la reprise de American woman du groupe The Guess Who. Le son de 5 est encore plus léché que celui de ses albums précédents, mais cette évolution artistique va lui permettre de toucher un public plus large. L’artiste revient avec Lenny en 2001, un disque mi-figue mi-raisin peu convaincant. Mais Lenny est visiblement dans les bons papiers de la haute société décisionnaire américaine, et se voit accorder récompense sur récompense. Il sera le premier artiste à remporter 4 Grammy Awards consécutifs dans la catégorie meilleur chanteur rock. Renaissance
Quatre ans après Baptism, septième production de l’artiste passée presque inaperçue, Lenny Kravitz revient avec It’s time for a love revolution, Un titre qui annonce la couleur, l’artiste y célèbre l’amour au travers de quatorze titres qui mêlent rock, soul à la James Brown (écoutez Will you marry me, un hommage des plus… mimétiques !), slow rock dont il a le secret et énergie. Un disque efficace, plein de peps, qui annonce le retour du Lenny originel, le Lenny positive attitude. Mais également le Lenny qui a toujours voué un culte aux artistes et sonorités des années 60-70. Le retour à une production analogique était donc évident pour lui, et ce revirement de situation sert au mieux cet ode à l’amour orné de solos de guitares à la Jimmy Page (guitariste de Led Zeppelin), de clins d’œil à John Lennon (A new door) et aux Rolling Stones (Dancing till down). Dans Back In Vietnam, celui qui a « toujours affirmé que l’amour devait régner » fait un parallèle entre deux guerres qu’il juge inutiles, le Vietnam et l’Iraq, et décrit dans A long and sad goodby sa difficile relation avec son père, hommage qui finit sur une note d’optimisme qui correspond à l’amélioration de leurs rapports juste avant le décès de Sy Kravitz en 2005. Lenny is back, mais avait-il réellement disparu ? Lenny Kravitz (+Nneka)
Samedi 25 avril à 20h au Palais des Sports de Grenoble