L’envers c’est les autres
Photo : Jeff Rabillon
Danse / Après avoir fureté chacun de leurs côtés, les chorégraphes tunisiens Aïcha M’Barek et Hafiz Dhaou ont joint leurs forces en 2004 pour créer le duo Khallini Aïch. Le temps de fonder leur compagnie (CHATHA) un an plus tard, de participer au projet de cartes postales chorégraphiques L’art de la rencontre initié par Dominique Hervieu, ils s’imposent en 2006 avec le quatuor Khaddem Hazem, créé dans le cadre de la Biennale de la danse lyonnaise. Pour leur nouvelle création, Vu, les deux interprètes chorégraphes ont décidé de se jouer du culte de l’apparence, de creuser l’idée de représentation de soi via le regard des autres. L’espace scénique est épuré, n’autorisera que l’irruption de jeux de lumières ou la présence de porte-manteaux arborant de singuliers costumes. Les cinq danseurs se jaugent, se croisent, amorcent quelques pas de concert pour mieux retourner à leurs propres occupations. Chacun tente de développer sa propre gestuelle, avant de se fondre presque par accident dans un tout chorégraphique. L’apogée de cette confrontation aura lieu lors d’une savoureuse parodie de combat de kung-fu, rythmée par le morceau traditionnel chinois servant de bande originale au Il était une fois en Chine de Tsui Hark. Bon, malgré ce clin d’œil qui aura réchauffé notre cœur de pierre, force est d’admettre que la création pêchait alors (en octobre dernier) par manque de rythme, mais il faut parier que le spectacle s’est depuis rôdé, que ses interprètes ont trouvé la meilleure façon possible d’exprimer leurs antagonismes comme leurs complémentarités.FCVu
Mardi 28 et mercredi 29 avril à 20h, à la Rampe
