Coeur à prendre (ou à laisser)

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Théâtre / Ne parlons pas des trente premières minutes de Cœur ardent où l'on craint à chaque instant de mourir d'ennui, pour tenter d'évoquer les principales caractéristiques de cette pièce et les choix de mise en scène. D'abord il y a ce texte d'Alexandre Ostrovski qui nous entraîne dans la Russie du XIXe, sur les traces d'une jeune fille, Paracha, de sa marâtre qui la déteste et de son père, un riche marchand alcoolique, démissionnaire et prêt à sombrer dans la folie. Paracha veut être libre (elle le dit, le crie et le chante sur tous les tons) et épouser un bellâtre égoïste et profiteur dont sa famille ne veut pas. Enfin au début de la pièce. Parce qu'à la fin, elle préfèrera épouser un idiot. Cette «intrigue» sera parasitée tout au long du spectacle par d'autres histoires tout aussi passionnantes : qui a volé les deux mille roubles du père ? Quand la belle mère infidèle se fera-t-elle démasquer ? Le metteur en scène, Christophe Rauck, propose une version «haute en couleurs» de ce classique en faisant le choix de l'exubérance systématique (décors, personnages, musiques) et du rire à tout prix au risque de tomber dans les recettes éculées (bagarres au ralenti, personnage qui perd sa fausse moustache, cotillons projetés dans la salle...). Alors non, l'ensemble n'est ni franchement désagréable ni franchement mauvais, mais que nous apportent les 200 (!) minutes de représentation de Cœur ardent ? On cherche encore. Dorotée AznarCœur ardentAu Théâtre les Célestins jusqu'au 17 mai.