Familles, je vous hais !
Théâtre / Avec Le Père Tralalère, Sylvain Creuzevault signe l'une des mises en scène les plus ambitieuses et déjantées de la saison. Improvisation, humour, provocation et violence pour une pièce choc, à découvrir aux Célestins.Dorotée Aznar

Le Père Tralalère repose sur la volonté de livrer une pièce au présent. Pendant le dîner, un acteur commente les sujets qui ont fait la une du jour et le texte, jamais terminé, jamais fixé, évolue au fil des représentations. Pourtant, l'improvisation ne rime pas ici avec l'approximation. La justesse, l'engagement total des acteurs invite le public à l'hilarité dans la première partie, à la surprise voire à la consternation à la fin de la pièce. Rarement on a pu voir une telle prise de risques sur une scène cette saison. Le revers de cette prise de risques est sans doute de trop en faire, de trop en dire, de trop en montrer. Dans Le Père Tralalère, tout y passe : la castration, l'inceste, la famille dévorante anthropophage et évidemment le meurtre du père, le tout exposé avec une violence visuelle et verbale inouïe. Alors oui, cela glace les spectateurs. Alors oui, on repense au Père Tralalère longtemps après la représentation. Mais finalement, on s'interroge encore sur méthodes employées.Le Père Tralalère
Au Théâtre Les Célestins jusqu'au 13 juin.