Festival 2.0

Lundi 15 juin 2009

Pour la nouvelle édition de son événement annuel, l'association Narkolepsy assortit son usuelle soirée de projections d'une foultitude d'animations interrogeant de façon ludique les nouveaux rapports à l'image. FC

Jusque là, les sbires de Narkolepsy donnaient généreusement leur patronyme à un festival de courts métrages internationaux, regroupés sous les bannières pléthoriques de l'innovation et de la recherche visuelle. Pour cette mouture 2009, les sbires ont fomenté une manifestation plus conséquente, dont la soirée de projection de courts reste tout de même la figure de proue. Loin de se contenter de simples valeurs ajoutées, les autres soirées ont été pensées en cohérence avec la ligne éditoriale de l'événement, soit une prédominance de l'esprit Do it yourself, synchrone avec le développement des nouvelles technologies et leur réappropriation à des fins artistiques. La première soirée du festival Play in verra des créateurs, venus pour la plupart du street art, investir le Centre ville afin d'y projeter leurs œuvres majoritairement interactives. On pourra ainsi graffer virtuellement les façades, y jouer à Space Invaders, ou encore assister à des dialogues entre Charles Bronson et Godzilla. Derrière le caractère éminemment jouissif de ces initiatives, se dessine une volonté, foutrement saine, d'influer temporairement sur l'espace urbain, d'en découvrir les beautés potentielles, de les plier enfin à notre image. Non par souci démiurgique, mais bien dans un souci frondeur de faire évoluer notre regard, d'en découvrir les multiples possibilités. Ivre de films et de sons
Le deuxième soir, le pendant historique de l'événement reprend ses droits, avec près de trois heures de projection de courts métrages internationaux, sélectionnés pour leur propension expérimentale (le superbe The Control Master), pour leur détournement habile de figures imposées (West Bank Story, jouissive réinterprétation israélo-palestinienne de la comédie musicale de Leonard Bernstein), ou encore pour leur seule maestria bluffante (le très réussi Lilas). Enfin, le dernier soir, Play in invite le gentiment barré Legoman, qui proposera une installation vidéo détournant le panorama de notre cité, du haut de la Bastille, avant de laisser place aux explosions sonores de Gachette of the Mastiff ou des Djs les plus aguerris de Radio Campus. Pour cette édition 2009, Narkolepsy a choisi d'interroger encore plus avant la nouvelle création, son caractère tout aussi éphémère que puissamment évocateur, le tout sous l'angle plus ludique possible, et surtout en impliquant le spectateur directement. Si seulement tout le monde pouvait avoir une approche aussi pragmatique des nouvelles technologies...Play in
Du 17 au 19 juin, lieux divers