Le monde à vue d'oeil
C'est l'histoire d'un festival ardéchois qui se propose d'évoquer un genre cinématographique à part, souvent considéré - à tort - comme mineur : le documentaire. Mais pas celui racoleur façon deuxième partie de soirée à la télévision. Non, il s'agit ici de se placer sans ambiguïté du côté du cinéma, avec le documentaire comme véritable objet artistique (avec des choix d'écriture et de mise en scène par exemple). Ces rencontres cinématographiques, non compétitives (aucun prix n'est remis à la fin) sont ainsi vues par les organisateurs comme une sorte d'université d'été. La programmation est donc construite sur plusieurs jambes, pour représenter au mieux l'émulation créatrice du genre. Cette année, il s'agira, outre la traditionnelle sélection Incertains regards, de parcourir les routes de la Roumanie (l'un des premiers pays à s'être ouvert au documentaire ethnographique dès les années vingt-trente selon l'équipe organisatrice), de la Pologne (à l'histoire documentaire riche avec l'école de Lodz) ou encore celles, multiples, de l'Afrique. Soit comment s'intéresser de près à des productions quasi-invisibles chez nous. D'autres chemins, plus politiques cette fois-ci, seront explorés avec un séminaire de trois jours sur les rapports entre cinéma et engagement, et un autre sur les influences réciproques entre photographie et documentaire (trois jeunes artistes vont présenter leurs œuvres photographiques et les confronter à un film documentaire). Au final, ces États généraux sont une manifestation exigeante et incontournable de la fin d'été pour qui aime un tant soit peu le cinéma.
Aurélien MartinezLES ÉTATS GÉNÉRAUX DU FILM DOCUMENTAIRE
Du 16 au 22 août, à Lussas (Ardèche)