Amours chorégraphiées
Danse / Un couple, à la scène comme à la ville, danse les gestes du quotidien, sur un canapé ou autour d'une table. Ils ressemblent à deux marionnettes tirées par des fils invisibles, se cherchant, se frôlant, se touchant (il faut voir tout leur travail autour des mains, très drôle). Ici, on sent l'univers de Becket ('En attendant Godot' est l'une de leurs références), là on devine l'influence du cinéma muet. Avec le diptyque Oups + Opus, la compagnie auvergnate La Vouivre se fait poétique, à l'image de leur nom qu'ils partagent avec une créature fantastique mythologique, sorte de dragon sans bras. Dans une ambiance rétro mais pas passéiste, Bérengère Fournier et Samuel Faccioli ont créé une chorégraphie charnelle de l'intime et de l'entre-deux : la rencontre d'abord, fortuite, sur le quai d'une gare, puis la suite, la vie à deux, codifiée, presque routinière. Leur technique, qui se joue du suggestif et de la théâtralité (lui était d'abord comédien), fluidifie un propos qui aurait pu passer pour éculé (le couple en danse, on nous l'a déjà fait, merci !). Si les deux pièces n'ont pas les mêmes qualités (Opus semblait plus laborieuse lorsqu'on l'a découverte l'année dernière, juste après la spontanéité du premier volet), leur enchaînement crée une symbiose émouvante, notamment du fait de la présence sur scène d'un musicien bruitiste créant la bande sonore en live. La Vouivre présente ainsi deux formes courtes rythmées, particulièrement inventives, qui se prêteront parfaitement à l'univers intimiste du petit studio de la Maison de la danse. Aurélien Martinez
OUPS + OPUSÀ la Maison de la danse du jeudi 1er au samedi 3 octobre.