Mémoire Vive
« Le train s'est arrêté à Grenoble... », et a laissé derrière lui des milliers de réfugiés politiques. L'occupation de l'Espagne progresse dès 1936, et avec elle l'exil des sympathisants et combattants Républicains. Et ce d'autant plus après leur défaite totale face aux Nationalistes menés par Franco, en 1939. L'exposition du Musée de la Résistance et de la Déportation nous présente un parcours didactique, informatif et sensible. Dans un premier espace, l'historique de la Guerre Civile (1936-1939) est décrit année par année, avec photos, textes explicatifs, extraits de poèmes de René Char, Paul Eluard ou Pablo Neruda. Au terme de ce couloir, une reproduction du tableau de Picasso, «Guernica » (plus petite que l'original, dont les 8m sur 3 sont délicates à intégrer), est accompagnée d'une explication concernant la situation ayant généré le sujet de l'œuvre - premier « bombardement totalitaire », les allemands (alliés des franquistes), tuent plus de 1600 personnes dans le village catalan de Guernica. A la représentation de cette apogée de violence sur le terrain succède une seconde partie consacrée aux soutiens étrangers apportés aux espagnols : affiches du Parti Communiste Français appelant à la lutte, hommage aux « brigadistes » (engagés volontaires auprès des forces espagnoles, comme cette trentaine d'Isérois dont les portraits prennent ici la forme d'ombres noires). Tout au long de la visite résonnent les mots de témoignages diffusés sur grand écran à la toute fin de l'exposition : ceux qui étaient alors des enfants évoquent leur arrivée en France, la douleur et l'espoir. Une arrivée qu'on nous décrit comme peu aisée dans l'espace précédent. Il est des choses qui ne changent pas.
Laetitia Giry