Fin de party

Lundi 23 novembre 2009

Photo : Pierre Vincent

THÉÂTRE. Ambiance de gueule de bois sur scène, avec des confettis à gogo, des cadres retournés, des écrans bancals. Le tout sur son fond de décor kitsch à souhait, non sans rappeler une époque pas si lointaine où l'on produisait encore des tapis flanqués du portait de Lénine. Michel Belletante, pour sa nouvelle création à l'Amphithéâtre, a choisi une scénographie explicite pour donner à voir sa version du Silence des communistes (texte déjà adapté pour la scène par Jean-Pierre Vincent). Soit deux anciens militants du Parti communiste italien qui esquissent une réflexion sur les raisons de leur engagement et leurs aspirations à un monde meilleur. Un échange épistolaire fourni, où les deux protagonistes (un homme et une femme, interprétés ici par Michel Ferber et Judith Bècle) répondent aux questions d'un troisième : un socialiste (que campe Michel Belletante), qui s'interroge sur l'abandon du terme communiste en Italie, en 1991 (date de sa dissolution). Pour éviter le côté didactique et l'écueil d'une mise en scène un brin statique, Michel Belletante a choisi d'ouvrir le propos avec de la vidéo : de la musique (« c'est la lutte finale ! »), des images d'archive, et des interviews balayant large (« oh, mais ce ne serait pas Krivine ?! ») : voilà qui affiche clairement la couleur ! Nous avons découvert le rendu dimanche dernier : à quatre jours de la première, l'ensemble prenait peu à peu forme (malgré quelques approximations inhérentes à la rapidité de la création), préfigurant d'un rendu solide, quoi qu'un brin mastoc (dimanche, on en était a deux heures de spectacle, que Michel Belletante souhait ramener à 1h45). Car ces communistes-là ne sont finalement pas si silencieux.
AMLE SILENCE DES COMMUNISTES
Du mercredi 25 au samedi 28 novembre à 20h30, à l'Amphithéâtre (Pont-de-Claix)