Cabaret électrique intimiste

Photo : Béatrice Logeais
CRITIQUE / Seul sur scène, façon ménestrel contemporain avec sa guitare électrique tchécoslovaque de 1964 et ses souvenirs d'enfance. Des souvenirs vécus au sein de la Commission centrale de l'enfance, du nom de ces colonies de vacances créées par le Parti communiste après la Libération, en direction des enfants juifs dont les parents étaient morts au cours de l'Holocauste. Des colonies (dont peu de gens se souviennent aujourd'hui) que David Lescot fréquenta au début des années 80 (comme son père avant lui), et dont il nous rapporte des tranches de vie, en portant dessus un regard tendre mais pas béat. Les expéditions dans les tentes des filles, la confrontation avec les idées politiques ou les règles strictes de la vie en communauté (le passage sur la course-poursuite dans le parc entre David enfant et un animateur est un moment rocambolesque à souhait) : David Lescot regarde dans le rétro, et nous dépeint ce qu'il voit avec une justesse de ton appréciable (on est très loin du passéisme ou du "c'était mieux avant"). En partant de son histoire personnelle et singulière, il dresse ainsi le portrait touchant d'une époque où l'on se prenait à espérer à des Lendemains qui chantent (du nom du film de Jacques Fansten réalisé en 1985, et où apparaît David Lescot). Ce cabaret intimiste, qui se joue de la complicité entre le public et un David Lescot poète-chanteur, a reçu le Molière 2009 de la révélation théâtrale. Pour info, il fait partie de la tournée en Isère de la MC2, et sera ainsi joué tout le mois dans plusieurs villes du département (programme complet sur le site de la MC2).AMLA COMMISSION CENTRALE DE L'ENFANCE
Mardi 15 et mercredi 16 Ã 19h, au Petit studio de la MC2.