Va comme je te push
Théâtre / Pousse-toi de là que je m'y mette. Avec "Push Up", le jeune auteur allemand Roland Schimmelpfennig nous plonge dans le monde de l'entreprise. Ici, pas de PME familiale mais une multinationale qui sert de décor à des combats larvés ou réels entre des cadres qui n'ont d'autre objectif que de gravir les étages et se rapprocher du seizième, là où sont installés les cadres dirigeants. Le texte de Schimmelpfennig, construit autour de trois épisodes (trois combats de cadres), repose sur une technique qui interpelle ; les monologues intérieurs sont interchangeables et répétés par plusieurs personnages. Tous ont les mêmes rêves, les mêmes aspirations et colmatent les mêmes vides dans leurs vies privées. Gabriel Dufay, pour sa première mise en scène, choisit de recréer le huis clos des bureaux et leur lumière froide qui accentue la violence des face-à -face. C'est quand le metteur en scène s'aventure dans la vidéo que la désagréable sensation de déjà -vu s'installe : les immeubles de bureaux en arrière-plan, les télévisions imitant des écrans de surveillance sur chaque côté... Comme si Dufay n'avait pas assez confiance en ses comédiens (pourtant excellents) et en son texte, il truffe sa pièce d'artifices boiteux et éculés : les passages dansés introduisent de l'humour là où la tension mérite d'être préservée et les apparitions répétées des personnages en ombres chinoises derrière des paravents oscillent entre le passablement 'kitsch' et le vraiment 'cheap'. Dommage. Dorotée Aznar
Push upAu Théâtre Les Célestins jusqu'au vendredi 12 février.