Identités plurielles

Photo : ©Xavier Pagès
Expo / Xavier Pagès, photographe et Philippe Barbier, créateur sonore ont une idée simple : rencontrer à leur domicile des habitants de Lyon, Villeurbanne, Vienne ou Saint-Étienne pour qu'ils racontent leurs parcours migratoires. Le résultat est humble, généreux et souvent très émouvant, à mille lieues du débat avorté lancé par la présidence française de la République. Chaque portait anonyme se décline en un récit audio à écouter au casque et trois photos : la personne témoin dont l'ombre se découpe dans le contre-jour de sa fenêtre, un objet personnel en gros plan et cet objet entre les mains de son propriétaire que l'on distingue par bribes. Les témoignages audio donnent à ces images une force supplémentaire. Il faut voir les visiteurs de l'exposition, casque les oreilles, regarder ces photos comme si elles étaient en mouvement. C'est ainsi qu'une petite fille d'immigrés kabyles exhibe le tamis à couscous de sa mère dont elle ne s'est pourtant jamais servi. Elle dit avoir voulu ainsi se démarquer des traditions que ses parents ont apporté en France alors qu'elle souhaitait marquer un peu sa différence en portant des pantalons et non des robes à la maison. Bien d'autres récits d'immigrés malgaches, russes, jordaniens esquissent la carte d'une France riche de la multiplicité des cultures qui la composent. Plus alambiquée, et finalement moins convaincante est l'exposition jumelle «Les Chants spiraliques» qui relate, également en images et en son, les différentes communautés présentent le temps d'un pique-nique au parc de Miribel-Jonage. Nadja PobelObjets migrateurs et Les Chants spiraliquesAu RIZE (Villeurbanne) jusqu'au 24 avril.