Jean-Pierre Spilmont

Lundi 1 mars 2010

Sur les conseils d'une institutrice, Sébastien, un enfant taciturne et en échec scolaire, est placé dans une institution spécialisée, loin du domicile familial. Ses parents -trop occupés par leur emploi de commerçants - décident que le jeune garçon passera ses moments libres avec ses grands-parents. Le rejet, la solitude, le non-amour de sa mère mais aussi les bagarres, les premiers émois amoureux, Sébastien les raconte à un homme dont on ignore l'identité. Ce roman, construit en 43 courts chapitres, est aussi celui d'une rencontre : celle de Sébastien et de son grand-père. Auprès du vieil homme handicapé, le jeune garçon va découvrir l'amour inconditionnel, l'admiration, la protection. Mais Sébastien est un roman empli de silences. Il y a ceux du garçon : «Je n'ai rien à dire. Je me sens plus fort d'être muet» et ceux du grand-père, ceux de la guerre d'Algérie : «Il n'en parlait jamais. /.../ Ça devait être une sorte de secret». Les histoires d'amour peuvent-elles tolérer de tels secrets ? Reçoit-on les crimes en héritage ? La conclusion de ce roman bouleversant est aussi violente et inattendue que le drame était prévisible. Et l'on se prend d'envie de relire le roman de Jean-Pierre Spilmont avec un autre regard, le regard de celui qui sait. DAJean-Pierre Spilmont (avec Michel Séonnet)
À la Salle des Balances, samedi 6 mars à 11 heures.