Zombification de la France profonde
Cinéma / Les Requins marteaux, collectif de dessinateurs de BD s'illustrant notamment à travers la revue Ferraille ont créé un objet cinématographique non identifié baptisé Villemolle 81. Signé Winshluss, alias Vincent Paronnaud, coréalisateur de Persépolis, il se présente comme un faux reportage pour une émission de télé pourrave, «Charmants villages de France». Pour son nouveau numéro, son présentateur se déplace à Villemolle dans le Tarn, où le maire Franck Ballon a choisi de monter un son et lumière autour d'une bataille médiévale contre les Anglais. Il mobilise ses administrés pour mener son projet à bien. Le problème : ce sont tous des tarés, spécimens dégénérés d'une France très profonde qui ressemble à la lie au fond d'une bouteille de picrate. Écolo crado, metteur en scène paraplégique, secrétaire érotomane, agriculteur adepte du synthé marié à un travelo russe... La galerie de portraits, très grolandaise dans l'âme, occupe une bonne moitié du film, la plus drôle, même si cette potacherie sympa a aussi ses limites. Puis Winshluss fait son Weerasethakul, et un autre film démarre en plein milieu, avec générique et narration classique. Enfin, classique... Villemolle 81 fait alors le récit d'une invasion zombie partie du village pour gagner le monde. C'est l'occasion d'une multitude d'hommages et de détournements, de Romero à Kubrick en passant par La Planète des singes. Tout le monde s'amuse à l'écran, le spectateur un peu moins, overdosé d'idées aussi délirantes qu'épuisantes, le film étant bourré jusqu'à la gueule (de bois) de toutes les envies de ses auteurs. Du coup, il est recommandé de voir le film avec des potes, de la bière et des clopes : il passe beaucoup mieux...Villemolle 81 (+ concert de Mötöcröss)
Samedi 17 avril à 18h30, à Going Blind