Kick-ass
En cherchant à désacraliser la mythologie des super-héros et la fascination qu'elle inspire, Matthew Vaughn s'emmêle les pinceaux entre parodie et sérieux, stylisation fun et violence hard.Christophe Chabert

Le film va tenter maladroitement de tenir ensemble ces deux options : d'un côté, un regard distancié et parodique sur la fascination adolescente pour les super-héros - il le réussit assez bien quand il s'attarde sur le personnage de Red mist, fils du super-vilan de l'histoire incarné par l'excellent Christopher Mintz-Plasse découvert dans Supergrave ; de l'autre, un regard d'autant plus acide qu'il s'exerce sur un mode rigolard concernant les racines réactionnaires d'une mythologie fondée sur la paranoïa sécuritaire et la dénonciation d'un état corrompu. Vaughn n'hésite pas à faire cohabiter une ultra-violence très réaliste et un ton potache assumé, bousculant le politiquement correct lorsqu'il montre une fillette qui dégomme à tour de bras une dizaine de mafieux en leur faisant sauter la cervelle ou en les démembrant sauvagement. Kick-ass échoue pourtant à dépasser les clichés qu'il prétendait tordre : le geek séduira la bombasse du lycée, la fillette psychopathe deviendra une gentille héroïne... Ce retour à la normale est décevant, car le film, malgré son côté fun et distrayant, semblait aspirer à autre chose qu'à ouvrir une porte vers une future franchise façon Spider-man.Kick-ass
De Matthew Vaughn (ÉU, 1h57) avec Aaron Johnson, Chloe Moretz, Nicolas Cage...