Illégal
Deuxième film du cinéaste belge Olivier Masset-Depasse, Illégal choisit de raconter avec une mise en scène coup de poing l'odyssée d'une sans-papier, de centre de rétention en tentative d'expulsion. Démonstratif mais efficace - ou l'inverse.Christophe Chabert

Tania est arrêtée en allant chercher son fils à l'école, et elle se sacrifie pour lui laisser une chance de s'échapper. Conduite dans un centre de rétention, elle s'obstine à refuser de révéler son nom ou son pays d'origine pour éviter d'être expulsée ou mettre en danger son enfant. Plutôt que d'idéaliser son personnage, le cinéaste choisit de raconter en détail et avec crudité les conditions de son enfermement, jusqu'à ce moment paroxystique où elle est conduite dans un avion pour être expulsée. La scène est dure, impressionnante : Tania se débat, cherchant à provoquer la violence des policiers et la gêne des passagers et de l'équipage. Masset-Depasse aussi cherche à faire réagir le spectateur, et y parvient par une mise en scène d'une incontestable efficacité. C'est pourtant la limite du film, son côté Midnight express du clandestin (référence revendiquée) : en sacrifiant la dialectique sur l'autel de l'engagement citoyen, Illégal se transforme en démonstration pure et simple. Démonstration de force, certes, nécessaire, certes, mais dont on ne sait si elle sert de porte-voix à sa cause ou si elle ne prêche que des convertis.Illégal
D'Olivier Masset-Depasse (Fr-Belg, 1h35) avec Anne Coessens, Esse Lawson...