Spécial K
Katerine est un K à part sur la scène française. Ambigu, déjanté, farfelu, le personnage se plaît à jouer les ingénus. Mais est-il toujours aussi génial, à force de marcher en funambule sur la corde ténue qui sépare le brillant du ridicule ?Stéphanie Lopez

Mais peu importe, après tout, on s'en moque. Car si l'album a peu de chances de tourner en boucle sur notre Vieille Chaîne, reste qu'on n'hésitera pas à retourner voir Katerine sur scène. Parce qu'un concert de Philippe Blanchard, c'est l'assurance de passer deux heures à se bananer dans la farce et l'impudeur, une débauche de kitsch et de sketches qui vaut bien son show nu-burlesque. On va voir Katerine au Transbordeur comme on irait au café-théâtre passer un bon quart d'heure ; régresser dans la liesse et l'allégresse en écoutant ses digressions sur ses déboires capillaires, ses postures potaches et ses blagues à moustache. Katerine est très fort pour exhiber ses poils sous un kilt ou un tutu, pour envoyer du Louxor perché sur des talons pointus, pour se déhancher ou se dénuder au gré de ses humeurs. Ses réparties fusent sans retenue, aussi improvisées que ses chorégraphies sont millimétrées, aussi incongrues que le personnage est ambigu. En 2006, Katerine était entouré des Vedettes et de l'inénarrable Boulette en spécial guest. Cette année, il tourne avec de nouveaux partenaires (parmi lesquels les kitschissimes Mikado et Sébastien Moreau). Reste à savoir si ses parents seront avec lui dans la salle, comme à l'école des fans.PHILIPPE KATERINE
Au Transbordeur, mercredi 24 novembre.