Pellicule d'épiderme
Puisqu'une fois n'est pas coutume, enthousiasmons-nous encore du travail d'un artiste japonais. Le gagnant de cette semaine : un certain Mikio Watanabe, et ses saisissantes gravures en clair-obscur. Laetitia Giry

« Je suis intimement persuadé qu'au cœur de toutes les choses existant dans ce monde, il y a quelque chose de très simple et pur qui dépasse la complexité des apparences. Cette pureté est par essence puissance et beauté. » Cette citation de Mikio Watanabe présente l'originalité d'aborder les apparences par l'angle de la complexité, ce qui n'est pas coutumier. Sujet mystérieux tant d'un point de vue esthétique que philosophique, l'apparence fait croire à sa superficialité pour mieux l'annihiler. Elle devrait se suffire de paraitre, on la voudrait toute évidence, elle est pourtant plus et moins. Tout et rien. Le monde des ambivalences, celui, ombreux, de l'hésitation. Qu'un artiste s'exprime avec une telle simplicité sur la question est non seulement méritoire, mais aussi très rafraichissant. Alors, on peut se demander si son exploration n'est pas un principe vain, purement esthétique, dans l'adoration d'une beauté seulement décorative. Mais on a plutôt l'impression que l'idée de puissance induit une recherche se faisant par la matière esthétique, par l'exploration plastique, avec l'intention sous-jacente de toucher à un dévoilement qu'en l'occurrence, l'on trouve fort réussi.Manière noire
Jusqu'au 31 décembre à la Galerie Eliane Poggi.