Dernière blague
Théâtre / Les Acteurs de bonne foi n'est pas la plus connue des pièces de Marivaux. Loin de là . Souvent considérée comme mineure, la dernière œuvre du dramaturge est une courte comédie en un acte, où les femmes ont le pouvoir, et dont l'argument est un mariage entre le neveu de Madame Hamelin, une citadine très fortunée et la fille d'une campagnarde aisée, Madame Argante. À l'occasion des noces des jeunes gens, une pièce imaginée par un domestique doit être donnée, au grand dam de Madame Argante. Le metteur en scène Jean-Pierre Vincent choisit de faire entendre cette pièce dans un décor naturaliste et en costumes d'époque. Aidé par une distribution séduisante, ses Acteurs de bonne foi ne sont pourtant pas poussiéreux. L'humour est sauf, la comédie fonctionne à merveille. Et avec légèreté, Marivaux va au-delà de la simple comédie. Il propose également une réflexion sur le divertissement en général et sur le théâtre en particulier. Quels sont les rapports entre réel et représentation, l'illusion créée par le théâtre peut-elle modifier durablement la réalité ? Au-delà de ces réflexions théoriques, Marivaux montre également comme il est aisé de s'amuser de plus faible que soi ; le très riche ridiculise celui qui n'est qu'aisé ; le nécessiteux ou l'idiot expose son quotidien comme un divertissement contre une maigre rétribution... Drôle de fin heureuse. Dorotée Aznar