Pâtisserie fine

Vendredi 18 février 2011

Musique / Sans doute se doutait-on qu'un jour "Le Petit Bulletin" allait devoir se mettre à évoquer l'actualité ô combien brûlante du karaoké, et devant le succès d'émissions de cuisine comme "Top Chef" ou "Masterchef", s'agrémenter de quelques recettes de pâtisserie telle la célèbre tourte au koala de notre rédactrice en chef ou le panini pané à la panacotta de votre serviteur. Avec Karaocake, c'est un peu ces deux fantasmes de lecteurs que nous réunissons : l'union, enfin opérée, du karaoké et du cake. Bon si l'on est un peu honnête, on admettra que Karaocake n'a pas grand-chose à voir ni avec l'un ni avec l'autre. Mais une fois le lecteur-auditeur habillement happé, le voilà contraint de jeter une oreille sur ce trio menée par la mélancolique et bricoleuse Camille Chambon. Car Karaocake opère dans cette veine charmante et joyeusement triste de groupes tels The Postal Service ou Casiotone for the Painfully Alone, où les mélodies pop les plus simplistes sont aussi les plus efficaces (à moins que ça ne soit l'inverse). Mais à la condition qu'on les torde avec quelques outils de ferronneries électroniques, qu'on les assaisonne comme un plat (ah vous voyez, on y revient), qu'on les acidule pour donner un peu de caractère à cette chienne de vie. Un petit coup de boîtes à rythme Casio par ci, une cascade de clavier par là et toujours ce timbre un peu monotone qui semble indifférent aux espiègleries des mélodies, figée dans une sorte d'apathie bonhomme. Cela donne des tubes tout en détachement comme "It doesn't take a whole week" ou de petits hymnes criards et gentiment punks comme "Eeeeerie" qui donnent envie de reprendre un peu de ce Karaocake semblable à ces gâteaux qui coulent quand on y plante une cuillère. Un peu glacé au dehors, fondant à l'intérieur. Stéphane DuchêneKaraocake
Au Périscope, jeudi 24 février
«Rows & Stitches» (Clapping Music)